La diffusion

La diffusion

Principe de l'olfaction

La voie olfactive va permettre d’utiliser le pouvoir des odeurs.  Lorsque l’on respire, les molécules volatiles vont être absorbées au niveau des muqueuses sans pouvoir s’en échapper. Ces molécules volatiles définissent l’odeur de l’huile essentielle et elles vont déclencher une réaction au niveau cérébral. Elle a lieu dans une zone du cerveau dit primitif qui gère le vécu personnel et les émotions, le système limbique. La réaction de l’organisme est immédiate (il n’y a pas de passage au niveau du cortex). Même une personne ayant perdu l’odorat va réagir à l’odeur sans pouvoir l’identifier.

La perception de l’odeur va être personnelle car le plus souvent associée aux souvenirs et aux émotions de celui qui la respire. Chaque fragrance sera perçue plus ou moins différemment par chacun. Cette voie est souvent utilisée dans les troubles psycho-émotionnels (stress, angoisses, troubles du sommeil, dépression, gestion du deuil, Alzheimer, …), on parlera d’olfactothérapie.

Le fait de respirer l’huile essentielle est le premier geste que l’on effectue lorsqu’on ouvre un flacon pour s’en servir. On utilise cette voie olfactive inconsciemment à chaque utilisation des huiles essentielles. C’est pourquoi quand l’odeur d’une huile essentielle nous plait, notre organisme adhère mieux au traitement par cette huile quelle que soit la voie utilisée.

La diffusion est le plus souvent utilisée pour créer une ambiance dans une pièce mais en choisissant bien les huiles essentielles, on peut utiliser cette voie pour avoir des effets thérapeutiques.

Les types de diffusions

  • Diffusion ultrasonique

 

C’est le type de diffusion le plus souvent rencontré. On utilise une huile essentielle ou une synergie mélangée à de l’eau.

Ce mélange est micronisé le plus souvent par un quartz présent au fond de la cuve du diffuseur. Il est important lors du nettoyage de ne pas passer de chiffon ou papier absorbant sur le quartz pour ne pas le rayer et l’endommager.

Il existe plusieurs tailles de diffuseur en fonction de sa capacité de diffusion (pièce 30m2, 60m2, …) et on adaptera la quantité d’huile essentielle en fonction de de la capacité du diffuseur et de la durée de diffusion.

L’avantage de ce type de diffusion est la facilité d’emploi et d’entretien. Il permet également d’humidifier l’air de la zone de diffusion.

Cependant, la diffusion est moins concentrée que la diffusion à sec ce qui implique un usage thérapeutique plus limité.

  • Diffusion Ă  sec

 

Ce type de diffusion est plus spécifique. On utilisera une huile ou d’un mélange d’huiles essentielles pures que l’on introduira directement dans un petit réceptacle prévu à cet effet. Une pompe à air (haut débit) va venir pulser l’air à la surface de l’huile essentielle.

Cette méthode de diffusion assure une bonne concentration des molécules aromatiques ce qui en fait la méthode la plus adapté pour un usage thérapeutique ou pour diffuser dans de grandes surfaces. L’absence d’utilisation d’eau lui permet d’être le seul utilisable en milieu de soin (hôpital, maison de retraite, …).

Il est cependant plus onéreux et plus fragile qu’un diffuseur ultrasonique.

  • Brule parfum

 

Ce système est à proscrire car l’utilisation d’une flamme ou d’une température supérieure à 45°C dénature la composition chimique de l’huile essentielle pouvant rendre les molécules volatiles irritantes ou toxiques.

  • Diffuseur Ă  chaleur douce

 

Ce principe utilise une résistance qui chauffe (maximum 45°C) pour que l’huile essentielle ou la synergie s’évapore dans l’air.

L’avantage de ce dispositif est qu’il est peu couteux et qu’il ne fait aucun bruit.

Cependant, il est important de choisir un produit de bonne qualité car si la température est trop élevée, les huiles essentielles peuvent être dénaturées.

Il n’est pas très puissant (petites surfaces 20m² environ) et il y a un risque de brûlures au contact de la céramique chaude.

  • Diffuseur Ă  ventilation

 

Ce diffuseur est composé d’un ventilateur qui va souffler de l’air sur une pastille de cellulose imbibée d’huile essentielle. Le souffle va entraîner l’évaporation des huiles essentielles dans l’air.

L’avantage est l’utilisation d’un système à froid, l’entretien simple du diffuseur (utilisation d’une pastille par huile essentielle, durée de vie d’une pastille : 6 mois environ).

Il peut cependant être bruyant, et ne peut être utilisé que pour une seule huile essentielle à la fois. En effet, la ventilation va emporter les molécules volatiles les plus légères en premier et finir par les molécules les plus lourdes. La diffusion ne sera pas homogène au niveau olfactif et donc ne sera pas utilisable en thérapeutique.

Précautions d'emploi

 

Pour l’olfaction ou la diffusion, il n’y a pas d’effet-dose contrairement aux autres voies d’administration car c’est l’odeur elle-même qui induit la réaction.

Il sera préférable de diffuser sur de petites périodes (1/2h ou 1h) plusieurs fois plutôt de longues périodes sans arrêt.

On évitera simplement d’utiliser les huiles essentielles neurotoxiques* chez les personnes à risque c’est-à-dire les femmes enceintes, les enfants de moins de 6 ans, les patients neurologiquement sensibles (Alzheimer, Parkinson, épilepsies, antécédents de convulsions) car il y a un très léger passage des molécules neurotoxiques (cétones) au niveau des vaisseaux sanguins des muqueuses nasales.

Ces huiles essentielles neurotoxiques ainsi que les huiles essentielles irritantes* ou dermocaustiques* peuvent provoquer des irritations des muqueuses, un inconfort ou une gêne sans effet délétère.

Les asthmatiques redoutent souvent l’utilisation de la diffusion mais seules les huiles à cinéole* nécessitent des précautions d’emploi (pas d’utilisation de l’huile essentielle seule et pendant un temps trop long).

On ne diffusera pas pendant le sommeil pour éviter la saturation des molécules aromatiques dans la pièce (à l’exception d’un diffuseur ayant une minuterie ou un cycle à durée limitée).

L’important est d’utiliser des huiles essentielles de qualité, de respecter les doses et les temps de diffusion.

*Huiles essentielles neurotoxiques : cannelles, eucalyptus globuleux, eucalyptus mentholé, menthes, origans, romarins, thyms

*Huiles essentielles irritantes : citronnelle, litsée citronnée, verveine citronnée, basilic, eucalyptus citronnée

*Huiles essentielles dermocaustiques (cannelles, origan, giroflier, sarriette, thym Ă  thymol

*Huiles a cinéole (eucalyptus radié et globuleux, ravintsara, romarin à cinéole, …

 

Les synergies

On peut mélanger plusieurs huiles afin de créer des synergies. En associant des huiles essentielles aux propriétés similaires, on optimise l’efficacité thérapeutique de la diffusion. De même, en utilisant des huiles essentielles aux odeurs se mariant bien, on va créer des fragrances agréables et personnalisées.

Attention, certaines huiles ne se diffusent pas seule, notamment dans un diffuseur Ă  sec*. (Irritations des muqueuses nasales et des yeux, odeur trop puissante).

*Camomille noble, ylang ylang, patchouli, encens, citronnelle, litsée citronnée, verveine citronnée, basilic, eucalyptus citronnée, cannelles, origan, giroflier, sarriette, thym à thymol